PETITE MARMOTTE
dédié à ma petite Marmotte
Mais qui a tout rangé dans la maison,
S’exclame maman Marmotte ?
Il faut que je mette mes lunettes voyons,
Tout est propre dans la grotte !

Elle a beau regarder partout,
Elle ne comprend pas ce qui s’est passé,
La grotte qui était sans dessus-dessous,
Quelqu’un en son absence a tout rangé

Elle arrive de donner des cours,
A l’école des enfants de la forêt,
Et c’est bientôt la fin du jour,
Le vent de printemps est encore frais.

Elle appelle son dernier rejeton,
Qui semble encore avoir disparu,
Quel sacré marmotton,
Toujours hors de sa vue.

Il faut dire qu’elle a bien du souci,
L’école n’est pas sa tasse de thé,
Il préfère rester dans son lit,
Bien au chaud que d’y aller.

Papa marmotte va bientôt rentrer,
Et il faut préparer le dîner,
Lui aussi est fatigué de sa journée,
Après il voudra aller se coucher.

Tiens voilà Petite Marmotte en question,
Qui pointe le bout de son nez,
Il ne répond pas à ses questions,
Mais pour manger jamais le dernier.

Pourquoi n’es-tu pas venu à l’école,
Demande sa maman agacée,
Tu me feras devenir folle,
Que fais-tu donc de tes journées ?

Petite marmotte ne répond pas,
Les yeux plongés dans son assiette,
Il termine très vite son repas,
N’en perdant pas une miette.

A partir de ce jour-là désormais,
Quand elle rentre du travail, fatiguée,
Chaque soir le ménage est fait,
Et le mystère reste entier.

Alors elle décide un soir,
De rentrer bien plus tôt,
Pour trouver le fin mot de l’histoire,
Et qui lui fait cet étrange cadeau.

Observant derrière la fenêtre
Elle n’en croyait pas ses yeux,
De voir qui venait d’apparaître !
Et qui paraissait si heureux.

C’était lui son petit marmotton,
Ne laissant pas un brin de poussière,
Sifflotant, avec à la main un chiffon
Qui jouait à la petite ménagère.

Elle comprit qu’elle avait fait une erreur,
Si l’école ce n’était pas sa passion,
Il avait trouvé son bonheur ailleurs,
Le ménage, c’était sa vocation,


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LE PETIT DRAGON CHINOIS
dédié à mon ami Somkiet
Il était une fois,
Un petit dragon chinois,
Qui cherchait à se poser,
Il en avait assez de voler.

Cela faisait des années,
Il avait fait toutes les contrées,
Parcouru la terre entière,
Sans trouver une seule aire.

De l'autre côté de la planète,
Un jeune homme appelé Somkiet,
Cherchait lui aussi,
Ce qui manquait à sa vie.

Il marchait au bord de la mer,
Quand il vit arriver dans les airs,
Le dragon vraiment très fatigué,
Qui sur la plage vint s'échouer,

Il s'approcha de cet être étrange,
Aux ailes loin de celles d'un ange,
Mais il n'en avait pas peur,
Il avait de magnifiques couleurs.

Alors l'homme le prit délicatement,
Et lui parla tout doucement,
Le dragon se dit qu'il avait trouvé,
Enfin un endroit où se reposer.

Sur son épaule, il alla se poser,
Se laissant vraiment aller,
Tellement qu'il s'imprégna
Dans sa peau comme un apparat.

Les gens du village voisin,
Crièrent au miracle divin,
Voyant ce superbe dragon dessiné,
Le premier tatouage était né.


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QUELQUES MOTS ...
dédié à mon amie Séverine
Quelques mots d'amour sur une carte postale,
Une nuit de décembre où le froid était glacial,
Une jeune fille brune, le crayon à la main,
Ecrivait en pensant à celui qui était si loin.

Au verso, une belle image de deux amoureux,
Elle s'imaginait qu'ils seraient aussi heureux.
Ils avaient vécu des jours de bonheur intense,
Et être loin de lui était immense souffrance.

Bientôt ils ne seraient plus jamais séparés,
Il lui avait promis qu'il reviendrait en janvier.
Demain elle la posterait dans le quartier,
En espérant qu'il ne l'avait pas oublié.

Elle s'endormit seule dans sa chambrette,
Et dès la première heure, elle était prête.
Elle la glissa dans la boîte aux lettres,
Et retourna à son travail de soubrette.

Le soir, le facteur ramassa le courrier,
Son sac était lourd et il était pressé.
Il ne vit pas la jolie carte coincée,
Dans un coin avant de refermer.

Le lendemain, pas de courrier à distribuer,
C'était un jour férié et il allait se reposer.
Et puis la décision était prise en haut lieu,
D'enlever la boîte car c'était trop vieux.

Elle fut reléguée au coin d'un vieux hangar,
Après avoir été enlevée du trottoir.
A l'intérieur, personne n'avait vérifié,
Que c'était vide et que rien n'y était resté.

Les jours passèrent et vint le mois de janvier,
Toujours pas de nouvelles, pas de courrier.
La jeune fille pleure et se désespère,
Allait-elle attendre ainsi tout l'hiver ?

Le jeune homme attendait de son côté,
Des nouvelles de sa tendre bien-aimée.
Mais les mois et les années défilèrent,
Le courrier n'arriva pas à son destinataire.

Ils pensèrent que l'autre l'avait oublié,
Et ne cherchèrent pas à se retrouver.
Ils vécurent longtemps le cœur serré,
Croyant ainsi qu'ils s'étaient trompé.

70 ans plus tard, lors d'une exposition au musée,
Sur les vieux métiers comme celui de postier,
On découvrit par hasard dans la vieille boîte,
La carte postale dans un état humide et moite.

Mais elle s'était relativement bien conservée,
L'écriture était élégante mais un peu effacée.
La jeune fille qui l'a trouva, décida de rechercher
Celui à qui elle était destiné et finit par le retrouver.

Il avait plus de 90 ans et vivait dans un appartement,
Il était seul et était un vieux monsieur charmant.
Il la prit avec délicatesse et lut avec grande émotion,
Les mots d'amour de sa bien-aimée et de sa passion.

Les larmes lui vinrent aux yeux et il murmura,
"Je savais qu'elle m'aimait mais pas à ce point-là !
Dans cette vie pour nous c'est bien trop tard,
Mais dans une autre, il y a certainement de l'espoir !"

Il sympathisa avec la jeune fille qui revint le voir,
Puis il tomba très malade et lui dit un beau soir :
"Je vous donne toutes les cartes postales de ma bien-aimée,
C'est mon bien le plus précieux que je peux vous confier".

Il s'éteignit doucement, et alla rejoindre ailleurs,
Celle qui l'avait aimé toute sa vie de tout son cœur.
La jeune femme fut très triste et pleura longtemps,
Puis elle se dit qu'elle devait faire un pas en avant.

Elle eut l'idée de faire un site sur internet,
Avec les cartes postales d'amour, c'était pas bête !
Elle y exposa tous les trésors du vieux monsieur,
Et surtout celui qui était le plus précieux.

Aujourd'hui cette carte qui n'était jamais arrivée,
Sert à tous les amoureux du monde entier.
Ils s'envoient des mots d'amour comme autrefois,
Et les font rimer avec éternité et joie.

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Molly venait tout juste de se réveiller,
Il n'y avait pas deux mois qu'elle était née,
En compagnie de ses frères et soeurs,
Blottis ensemble pour garder la chaleur.

Elle commençait à avoir de la fourrure,
Du rouge au noir, ça prenait tournure,
Il faut savoir que quand les taupes naissent,
Elles n'ont pas un brin de poil sur les fesses.

Elle partit en chasse, cherchant quelques vers,
Creusant avec ses pattes sous la terre,
Car la taupe ne se nourrit pas de racines,
Croyance des jardiniers l'accusant de crime.

Elle préfère les chenilles et les mille-pattes,
A tous les plus beaux champs de patates,
D'ailleurs elle venait de trouver son bonheur,
Et dégustait une chenille avec ardeur.

Elle n'y voyait pourtant pas grand chose,
Pas plus loin que le bout de son nez rose,
Mais son odorat était très développé,
Et cela lui suffisait pour trouver à manger

Aujourd'hui sa maman lui avait dit,
Qu'elle allait devoir quitter le nid,
Elle et ses frères étaient devenus grands,
Et devenaient trop encombrants.

Chacun devant faire sa propre vie,
Et creuser ses propres galeries,
Elle était un peu effrayée c'est sûr,
De partir seule à l'aventure.

Elle fit ses adieux à sa famille,
Et sortit à l'air libre sous les brindilles,
Le soleil l'éblouit, et c'était bizarre,
Elle décida d'aller au hasard.

Elle ne vit pas arriver droit vers elle,
Un humain avec une grande pelle,
Mais brusquement elle creusa un trou,
Et disparut à la vitesse d'un fou.

Elle avait senti des vibrations,
Et s'enterra par précaution,
Elle l'avait échappé belle,
Evitant de peu une mort cruelle.

Alors elle décida de s'installer ici,
Creusant un labyrinthe bien précis,
Elle se retrouva nez à nez,
Avec un mulot tout étonné.

Ils échangèrent quelques mots,
Il déménageait car ça craignait trop,
Entre les chats qui rodaient,
Et les humains qui capturaient.

Des dizaines de ses congénères,
Avaient disparu, quelle galère,
C'est pourquoi le coin était désert,
Et qu'il n'y avait plus aucune taupinière.

Il lui conseilla de déguerpir,
Si elle voulait s'en sortir,
Mais Molly était têtue,
Et n'écouta pas l'intrus.

Elle se fit un joli petit nid,
Dans un coin d'une galerie,
Elle aviserait tout ça plus tard,
S'il n'avait pas raconté de bobards.

Elle fut réveillée par un bruit sourd,
Son sommeil avait été bien court,
Elle vit soudain la lumière du jour,
Sa galerie s'écroulait tout autour.

Elle n'eut pas le temps de réagir,
Qu'elle sentit une main la saisir,
Trop tard, elle était piégée,
Le mulot elle aurait du l'écouter.

Elle se débattait avec fureur,
Se disant que c'était l'horreur,
Puis elle se calma, désespérée,
Car de toute façon, on allait la tuer.

Pour l'instant, rien ne se passait,
Quand elle sentit qu'on la caressait,
Une voix douce murmurait,
Et chantonnait un air gai.

On la transporta dans une maison,
Elle se recroquevilla comme le hérisson,
Puis on la déposa sur une sorte de table,
Mais de bouger elle en était pas incapable.

On lui attacha un objet sur le dos,
Elle n'avait vraiment pas de pot,
Allait-on la torturer quand même ?
Elle se sentit devenir blême.

Elle sentit quelque chose la piquer,
Et sombra dans l'inconscient sans ciller,
Une drôle de sensation la fit s'agiter.
Et elle émergea de son sommeil forcé,

Elle ouvrit les yeux tout doucement,
Se demandant où elle était vraiment,
Mais une chose étrange était arrivée,
Elle avait quelque chose sur le nez.

Elle avait des choses une nouvelle vision,
Elle voyait tous les objets avec précision !
Tout était clair et net, de près comme de loin,
Et elle réalisa qu'on l'avait mise dans un coin.

Une femme s'approcha d'elle,
Et dit "et bien voilà, ma toute belle,
Te voilà équipée d'un nouveau sens,
J'espère que ça te portera chance".

Puis on la redéposa dans le jardin,
Elle retrouva sans peine son chemin,
C'était une sensation toute nouvelle,
Tout était à une autre échelle.

Et elle commença une nouvelle vie,
Elle se fit plein de nouveaux amis,
Au début ils étaient très étonnés,
Mais très vite, ils se mirent à l'envier.

Grâce à une paire de lunettes,
Sa réputation était toute faite,
Tout le monde venait la consulter,
Et elle su se faire apprécier.

On l'embaucha comme sentinelle,
Elle se faisait payer en coccinelles,
Plus besoin de chercher à manger,
La nourriture arrivait de tous les côtés.

Les humains étaient tout de même étranges,
De démons, ils pouvaient devenir des anges,
Elle était heureuse d'avoir été choisie,
Pour corriger sa vilaine myopie.

Elle vécut très très longtemps,
Et eut de nombreux enfants,
Est-ce que ses gènes avaient changé,
Car de sa vision, ils avaient hérité !

Alors bien des années plus tard,
Grâce à Molly et le hasard,
Les taupes eurent une autre réputation,
Et ce fut une nouvelle génération.

Le vieux proverbe tomba dans l'oubli,
Puis il disparu petit à petit,
Plus personne ne dit plus à voix haute,
"Etre myope comme une taupe".

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LA REINE-PAPILLON
Dédié à mon amie Arlette ^_^
Que le chemin paraissait long,
Pour la petite chenille marron,
Elle rampait depuis longtemps,
Sur cet arbre qui paraissait géant,

Elle avait vu une merveilleuse feuille,
Qu'elle voulait grignoter à l'oeil,
Le soleil tapait très fort,
Allez encore un petit effort,

Mais elle n'avait pas vu,
Une ombre noire planer au dessus,
Un oiseau qui était affamé,
Voulait en faire son déjeuner.

Tiens un petit trou dans le tronc,
Un raccourci se dit-elle avec raison,
L'oiseau dépité la vit disparaître,
A l'intérieur de ce hêtre.

Oh, qu'il faisait sombre et humide,
Elle eu soudain peur du vide,
Péniblement, elle s'agrippa,
Avançant doucement sur les parois.

Elle rencontra un mille-pattes,
Qui lui demanda à la hâte,
Ce qu'elle faisait là dans son territoire,
Elle répondit "je ne veux pas d'histoire",

Elle poursuivit son chemin,
Allant vers son destin,
Au bout de quelques mètres,
Trouvant une sortie discrète.

A la lumière, elle fut éblouie,
S'attardant d'un air indécis,
Elle était si fatiguée,
Qu'elle décida de se reposer.

Tiens une jolie feuille verte,
Lui ferait une maison couverte,
Elle se colla en dessous,
Et s'endormit d'un sommeil doux.

Elle ne vit pas que c'était le temps,
De faire son cocon-emprisonnement,
Elle rêvait qu'elle était belle,
Qu'elle avait de grandes ailes.

Quelques semaines plus tard,
Elle se réveilla toute bizarre,
Elle se sentait légère,
C'était quoi cette affaire ?

Mais que lui était-il arrivé,
Quel était ce monde enchanté ?
Des ailes lui avait poussé,
Pendant son sommeil prolongé.

Elle était tellement étonnée,
Qu'elle faillit en tomber,
Elle déploya ses ailes,
Et s'envola dans le ciel.

C'était merveilleux,
Elle n'en croyait pas ses yeux,
Elle se posa sur une belle fleur,
Aspira son nectar avec douceur,

Autour d'elle, on se pressa,
Ses congénères étaient là,
Elle était la plus belle, on l'admira,
Et à une fête, on la convia

Par une magnifique journée,
Elle fut couronnée,
Elle était devenue avec raison,
La Reine de tous les papillons.

Vous croyez que l'histoire est finie,
Mais non, que nenni,
Notre Reine s'envola vers les nuages,
Ce qui n'était peut-être pas très sage.

Elle arriva toute essoufflée,
Tout en haut des nuées,
On dirait du coton se dit-elle,
D'en haut, que la vue est belle !

Il se passa soudain une chose étrange,
A côté d'elle, on aurait dit un ange,
Un être de lumière avec une auréole
Lui dit qu'elle devait poursuivre son vol.

Notre Reine se dit qu'elle devait rêver,
Car il disparut comme il était arrivé,
Néanmoins elle continua plus loin,
S'envolant dans le petit matin.

Plus elle montait haut dans le ciel,
Plus elle se sentait comme irréelle,
Dans un dernier battement,
Elle arriva au firmament.

Elle comprit sa transformation,
Si elle était devenue Reine-Papillon,
C'était pour une toute autre mission,
C'était elle qui faisait les saisons,

La pluie et le beau temps sur la terre,
Du haut du Paradis et de ses mystères,
La tête toujours dans les nuages,
Aussi belle que sur une image...

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PHOEBE ET L'ORDINATEUR
Dédié à Lolo, Soso et Phoebe ^_^
Mlle Phoebe, la chatte aux yeux vert de gris,
Etait malheureuse tous les vendredis,
Car elle devait aller chez son psy,
Le vieux matou surnommé Mistigri.

Il lui prenait bien cher pour ses consultations,
Et toute la semaine elle souffrait de frustration,
Elle devait lui fournir une souris et un camembert,
Pas facile à trouver vraiment, quelle misère !

Mais elle avait besoin de ses conseils,
Et elle était sûre qu'il lui prêtait l'oreille,
Elle avait de très gros problèmes,
D'après ses maîtres qui pourtant l'aiment.

Elle avait un drôle de comportement,
Attirée par l'ordinateur comme un aimant,
Dès que son maître l'allumait,
Sur ses genoux elle grimpait.

Voulant toucher le clavier,
Mais ce n'était pas pour jouer,
Elle était sûre qu'elle comprenait,
Tout ce qu'il faisait et écrivait.

Le vieux Mistigri lui avait dit en face,
Qu'un chat devait rester à sa place,
Elle devait se contenter de manger,
Dormir ou bien s'amuser avec ses jouets.

Mais elle était trop intéressée,
C'était vraiment insensé,
Elle observait tous les jours,
Son maître qui râlait toujours,

Là, il avait l'air de s'énerver,
Sur un problème compliqué,
Des chiffres s'alignaient,
Mais aucun résultat ne s'affichait.

Alors de rage, il partit se coucher,
Laissant Phoebe dans la salle à manger,
Il avait oublié d'éteindre l'ordinateur,
Et elle s'approcha avec lenteur,

Elle posa ses pattes sur la souris,
Elle ne se mangeait pas celle-ci,
Et regardant l'écran d'un air pensif,
Se mit à cliquer par petits coups successifs,

Puis soudain l'écran afficha un chiffre rond,
Elle su qu'elle avait trouvé la solution,
La lumière de la lune éclairait le pc,
Quelle étrange scène à photographier,

Puis elle alla se coucher pour la nuit,
Contente d'avoir satisfait son envie.
Elle fut réveillée au petit matin,
Par le cri strident de quelqu'un.

"Ah, il y a un bug dans le système,
Quelqu'un a résolu mon problème !
C'est quand même pas Phoebe,
Ou alors cette chatte est un génie"

La minette garda son secret,
Heureuse d'avoir aidé pour de vrai,
Elle décida d'aller voir Mistigri,
Pour lui dire qu'elle changeait de vie.

Elle était différente des autres félins,
On ne pourrait plus la qualifier de zinzin,
Car peu importait ses défauts et ses tics,
Phoebe était la reine des mathématiques.

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C'était le début de l'hiver,
Grognon, le jeune ours solitaire,
Dormait au fond de sa tanière
Sur son lit de feuilles, par terre.

Il avait fait sa réserve de graisse,
Mangeant sans aucune délicatesse,
Des fruits, des feuilles pour hiberner,
Pour tenir quelques mois sans manger.

Quelque chose perturba son sommeil,
Mais il n'y prêta qu'une oreille,
Se disant que c'était juste du bruit,
Il en aurait fait le pari.

Pourtant au bout de quelques minutes,
Son esprit embrumé enregistra une dispute,
Puis des cris stridents,
Qui lui percèrent les tympans.

Il ouvrit à grand peine les yeux,
Quelqu'un lui tirait ses poils soyeux,
Il grogna dans un soupir,
Se demandant qui l'empêchait de dormir.

Avec étonnement, il distingua,
Une petite forme enveloppée dans un drap,
Entre ses pattes, contre son flanc,
Non c'était impossible vraiment !

C'était un petit enfant,
Agé au moins de deux ans,
Il n'avait l'air nullement effrayé,
Ni par sa masse, ni par ses griffes acérées.

Il s'était blotti bien au chaud,
Et maintenant grimpait sur son dos,
Grognon ne savait quoi faire,
Soudain il se sentait l'âme d'un père.

Ce petit d'homme si fragile,
Mais pourtant déjà si agile,
Que faisait-il là dans sa grotte ?
Ca sonnait comme une fausse note.

Il était maintenant sur son dos,
Et gazouillait comme un oiseau,
Il était nu comme un ver,
Car le drap était resté à terre.

Dans la tanière il faisait chaud,
Le lierre de l'entrée faisait rideau,
L'enfant était brun aux yeux bleus,
D'où venait-il, de quel lieu ?

Maintenant il suçait son pouce,
Faisant de petits bruits avec sa bouche,
Grognon d'habitude au cœur si insensible,
Entendit son palpitant faire un bruit terrible.

Comment ce petit, haut comme trois pommes,
Pouvait le rendre aussi mou que de la gomme ?
Il avait fini par s'endormir tout pelotonner,
Et lui n'osait faire un geste, ni bouger.

Quelques heures plus tard, il se réveilla,
L'ours n'avait pas bougé d'un iota,
L'enfant se mit soudain à pleurer,
De plus en plus fort, puis à crier.

Comment faire pour le calmer,
En regardant autour de lui, il eut une idée
Il lui restait quelques fruits de son repas,
Alors vers lui, de sa patte, il les poussa.

Le petit prit une pomme et la croqua,
Il avait l'air satisfait et de lui s'approcha,
De son autre main, il lui caressa la tête,
Et Grognon se sentit soudain tout bête.

Il en était là de ses états d'âme,
Quand soudain ce fut le drame,
L'enfant avait l'air de s'étouffer,
Un morceau de pomme était coincé,

Il devenait tout rouge, c'était affreux,
L'ours affolé eut un geste malheureux,
En se levant, il le bouscula très fort,
Et de sa patte, il frappa son petit corps.

L'enfant eut un gros hoquet,
Et le morceau fut expulsé,
Il pouvait enfin respirer,
C'était un vrai miraculé !

C'est à ce moment là,
Qu'ils entendirent une voix,
Elle appelait avec désespoir,
Et se rapprochait dans le noir.

Il appela : " Maman, maman ",
Apparue une jeune femme en blanc,
En voyant Grognon près de son enfant.
Elle s'arrêta et poussa un hurlement.

Il courut se blottir dans ses bras,
Elle tremblait mais pas de froid,
Puis le petit lâcha sa mère,
Et retourna près de l'ours solitaire.

Elle assista à une scène peu ordinaire,
Le gros ours grogna mais pas de colère,
L'enfant essayait d'entourer de ses petits bras,
La taille de l'animal sauvage bien gras.

D'un coup de langue, il le lécha,
Et puis au fond de sa grotte s'éloigna,
Le fils et la mère s'éloignèrent,
Sur les joues de l'enfant des larmes coulèrent.

La femme ne parla jamais de cette histoire,
Car personne n'aurait voulu la croire,
Quant à Grognon, il se rendormit,
Mais son cœur, avec l'enfant était parti...

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Nutsy le petit écureuil,
N'avait qu'un seul œil,
Mis à part cet infirmité,
Il avait un beau poil lustré.

Il vivait dans un marronnier,
Depuis quelques années,
Qui avait un trou en son milieu,
Il y était très heureux.

Il y conservait sa nourriture,
Il trouvait tout dans la nature,
Les noisettes et les champignons,
Des pousses et des bourgeons.

Il vivait seul sans compagne,
Il errait parfois dans la campagne,
Cherchant l'âme sœur désespérément,
Mais ne trouvant que le vent.

Il s'était fait un petit nid douillet,
Où il cachait quelques mets,
Sa vie s'écoulait monotone
C'était déjà l'automne...

Les feuilles prenaient une couleur dorée,
Les noisettes tombaient par milliers,
C'était vraiment sa saison préférée,
Il y avait plein de choses à manger.

Puis l'hiver arriva à grands pas,
Il se mit dans son nid et s'allongea,
Il était parti pour un long sommeil,
Jusqu'à ce que le printemps le réveille.

Il ouvrit les yeux péniblement,
Quel était ce tremblement,
De partout son arbre vibrait,
C'était comme s'il bougeait !

Il risqua un œil à l'extérieur,
Et fut ébloui par une lueur,
Une voix d'homme grommelait,
Il tenait dans sa main un objet.

C'était une lampe de poche,
Il était grimpé sur une roche,
Il le regardait avec bienveillance,
Nutsy se recula avec méfiance.

Il avait vu ce qui se passait,
Son arbre, on le déracinait,
Il ne pouvait pas s'échapper,
Il était comme un prisonnier.

Puis on le plaça dans un camion,
Il partit pour une autre destination,
Les cahots de la route le tenaient éveillé,
Mais ses petits yeux voulaient se fermer.

Il était si fatigué, il n'avait pas fini d'hiberner,
Et il finit par se rendormir sur lui-même replié.
Il n'entendit pas le véhicule s'arrêter,
Ni tous les bruits autour s'amplifier.

Un rayon de soleil lui chatouillait le nez,
Nutsy se leva pensant qu'il avait rêvé,
Se mettant sur ses deux pattes de derrière,
Il se glissa dehors toujours très fier.

Un peu ébloui par le soleil de midi,
Il entendait une voix qui criait après lui,
" Maman, regarde qu'il est joli,
C'est quoi, maman dis ? "

Un petit garçon lui jeta du pain,
Mais où était-il, il ne reconnaissait rien,
Il entendait des tas de bruits bizarres,
Il y avait des autruches, des léopards.

Son arbre était dans un enclos protégé,
Avec pleins d'autres tout à côté,
Surgit tout près de lui un animal,
Qu'il reconnut sans mal.

C'était une mademoiselle Ecureuil
La première qui franchissait son seuil,
" Alors c'est toi le petit nouveau ?
Tu sais qu'on est dans un zoo ? "

Après quelques explications hâtives,
Il comprit qu'elle aussi était captive,
Alors comme elle était célibataire,
Et lui un vieux solitaire...

Il se dit que la vie en captivité,
Finalement devait être sa destinée,
Et Nutsy l'épousa sur le champ,
En ce beau jour de printemps...

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Le petit Chaperon rouge s'en allait à travers bois,
Je sais que vous connaissez cette histoire ma foi,
Mais moi je vais vous la raconter,
Telle qu'elle est arrivée en réalité.

Au milieu de la forêt près de chez moi,
Vivait une grand-mère au rire narquois,
Elle était d'une gentillesse peu commune,
Mais bizarre, car elle chantait sous la lune.

Elle avait une petite fille charmante,
Qui venait la voir pour cueillir des plantes,
Elles ramassaient ensemble sous les charmilles,
Des herbes, des fruits et puis des brindilles.

Tous les dimanches, on voyait de la fumée,
S'échapper du toit par la cheminée,
Elles faisaient sans doute quelques potions,
La grand-mère avait des dons de guérison.

La jolie jeune fille avait une cape rouge vermeil,
Avec une capuche rabattue jusqu'aux oreilles,
On devinait à sa silhouette une grande beauté,
Même si elle ne l'avait jamais montré.

Et puis survint un événement important,
Un dimanche où il y avait du vent,
Aucun bruit dans la chaumière,
La jeune fille n'était pas très fière.

Elle sonna à la porte de la maison,
Ecouta bien et entendit un son,
On lui disait de rentrer à l'intérieur,
Ce n'était pas sa grand-mère, elle avait peur !

Mais voulant en avoir le cœur net,
Elle tira très fort sur la chevillette,
La porte s'ouvrit dans un grincement,
Il faisait noir, on n'y voyait pas vraiment.

Elle distinguait une forme dans le lit,
Et s'approcha tout près et dit :
"Qui êtes-vous, je ne vous connais pas,
Où est ma grand-mère dites-moi ?"

"Mais si c'est moi", répondit une voix
"Il faut que tu me crois, approche-toi",
La porte soudain se referma.
Et l'obscurité l'entoura.

En marchant dans la pièce, elle tâtonna,
Et sentit une fourrure sous ses doigts,
Son sang se glaça d'effroi,
Elle hurla mais elle était sans voix.

"N'aie pas peur, ma tendre enfant,
Pour toi je n'ai que des sentiments,
Tu as toujours cru que j'étais ta mère-grand,
Mais en fait, je suis ton prince charmant.

Après des années d'essai infructueux,
Je vais pouvoir enfin être heureux,
J'essayais de reprendre mon apparence,
En mélangeant diverses essences.

Là tu vois, c'est mon étape intermédiaire,
En loup je suis, mais c'est éphémère !
Je te jure de ne pas te manger,
Viens t'allonger à mes côtés."

La jeune fille n'écoutant que son cœur,
S'allongea près de lui sans peur,
L'instant d'après, il y eu un éclair,
Et le loup se défit de sa chair.

Sa fourrure tomba à terre sur le plancher
D'un beau jeune homme, il prit l'aspect
Il l'a prit dans ses bras et l'embrassa,
Elle sentit son cœur battre sous ses doigts...

Comment cela s'est terminé ?
Mais très bien, car ils se sont mariés.
Le Chaperon rouge a une autre histoire,
Mais c'est la mienne que vous devez croire.

Car si les filles ont peur du grand méchant loup,
Ce n'est pas parce qu'il va les manger d'un coup,
C'est qu'elles se souviennent du petit Chaperon,
Qui se fit croquer pour une toute autre raison...

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LA LEGENDE DE LA CASCADE
Dédié à ma fille Sandy
Au milieu de la clairière,
Maman cheval était fière.
Son petit venait de voir le jour,
Elle le regardait avec amour.

Il était d'un blanc immaculé,
Et levait la tête déjà avec fierté,
Puis il se mit debout brusquement,
Sur ses petites pattes en tremblant.

Il se blottit sous sa maman,
Et se mit à la téter goulûment.
Le lait chaud c'était si bon,
Son petit ventre fut bientôt tout rond.

Puis repu, il s'endormit par terre,
Tout à côté, au pied de sa mère.
C'est là qu'elle s'aperçut avec horreur,
Qu'il avait une difformité, quel malheur !

Mais non il ne ressemblait pas à une rosse,
Mais sur son front, il y avait une bosse.
Elle décida de ne rien lui dire,
Pour ne pas le faire souffrir.

Après quelques heures, il se réveilla,
Et au milieu des bois s'en alla.
Quand on est petit on aime bien jouer,
Courir après les papillons et se balader.

Il se retrouva près de la rivière,
Pour boire et se regarder dans l'eau claire,
C'est là que pour la première fois,
Il vit son reflet, et fut plein d'effroi.

Mais quelle était cette infirmité,
Qui lui enlevait toute sa beauté ?
Il essaya de l'enlever avec horreur,
En se frottant contre un arbre avec fureur.

Mais rien n'y faisait, elle ne s'en allait pas,
Au milieu de son front, elle restait là.
Il se mit à pleurer très fort,
Toutes les larmes de son petit corps.

Puis il se mit à galoper à travers la forêt,
Essayant d'exorciser sa peine à tout jamais.
Il devait essayer de vivre comme ça,
Car personne ne lui enlèvera !

Sa maman essaya vainement de le consoler,
Lui disant que ça ne l'empêchait pas de l'aimer.
Cela lui fit du bien malgré sa colère,
De compter sur l'amour de sa mère.

Puis le temps passa et il grandit,
Sa difformité aussi !
Elle prenait de l'ampleur,
Et poussait toute en longueur.

Il avait fini par s'y habituer,
Sachant qu'il ne pouvait pas la raboter.
Tous les jours en se réveillant,
Il espérait que c'était un cauchemar, vraiment !

Une nuit où il ne pouvait trouver le sommeil,
Il décida d'aller à la cascade des merveilles.
C'est ainsi qu'on l'appelait,
Car une légende sur elle courait.

On disait qu'un animal étrange, un jour
Naîtrait et aurait des pouvoirs d'amour.
Il en était là dans ses réflexions,
Quand il entendit un drôle de son.

La nuit était profonde mais la lune brillait,
Et dans l'eau il voyait son propre reflet.
Quel était cet être bizarre à côté de lui ?
Il regarda dans sa direction tout surpris.

Une jeune fille en robe blanche diaphane,
Lui parlait une langue interdite aux profanes.
Elle semblait émerveillée,
Et toucha sa difformité.

Alors il se passa quelque chose de magique !
Une lumière les enveloppa, c'était magnifique.
C'était comme une superbe peinture,
Qu'aurait peint Dame Nature.

Car vous l'aurez bien compris,
Ce n'était pas un cheval, mes amis !
C'est au milieu de cette forêt enchantée,
Que la première Licorne était née...

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Colombella sortit sa tête du nid,
Sa maman pourtant lui avait interdit,
Mais elle était de nature curieuse,
Et surtout pas du tout peureuse.

Elle était la fierté de ses parents,
Dont elle était le seul enfant,
Etre colombe blanche comme la neige,
C'était sûrement un sacré privilège.

Elle se décida à monter sur le bord,
Elle regarda en bas d'abord.
Ouh que c'était bien haut !
Le nid surplombait l'eau,

C'était le seul et bien caché,
Dans l'arbre sur la falaise perché,
Le vent soufflait doucement,
Soulevant ses plumes, l'ébouriffant,

Avant de s'élancer pour le grand saut,
Elle décida d'emporter un petit cadeau,
Une petite branche de son douillet abri,
Comme une protection contre les ennuis.

Elle tendit son cou et pris son élan,
Et ouvrit ses petites ailes en grand.
Quelle sensation merveilleuse !
Elle était vraiment heureuse.

Que c'était bon de se laisser planer,
Par les courants d'air chaud de l'été,
Les vagues étaient comme un chant,
Pour aller vers le soleil couchant.

Elle était partie depuis longtemps,
Cela inquiétait ses parents,
Qui ne la voyant pas revenir,
Se décidèrent tout de suite à agir.

Au quatre coins, ils envoyèrent,
Leurs amis les oiseaux des mers.
Ils avaient l'habitude de voyager,
Même sur des bateaux, naviguer.

Au bout de quelques heures,
Ils finirent par la trouver, quel bonheur !
Elle s'était posé sur un bateau,
Qui voguait au fil de l'eau.

Ils la virent tendre son rameau,
A un homme très costaud,
Qui semblait calmer sa colère,
Au milieu d'une galère.

Il était étonné que ce bel oiseau blanc
Lui donne ça si gentiment.
Les hommes enchaînés regardaient,
Surpris de ce qui se passaient.

Puis elle alla se poser sur le bras musclé,
D'un homme et alla de son bec picoter,
Les chaînes qui enserraient ses poignets,
Elle voulait quelque chose leur montrer.

Alors le contremaître s'approcha,
Et d'un tour de clé libéra,
Toutes leurs entraves, dans un hourra,
Et la petite colombe s'envola...

Accompagné de ses amis goélands,
Elle rentra bien vite chez ses parents,
Et voilà comment la légende est né,
De la Colombe et son brin d'Olivier.

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LA PETITE NOTE DE MUSIQUE
Dédié à mon ami Peter
La petite note de musique,
Etait si nostalgique,
Elle se retrouvait toute seule,
Coincée en haut d'une feuille.

D'habitude elle était en compagnie,
Du Do, du Fa, du Sol, du Si,
Pourquoi aujourd'hui rien d'écrit,
Par le musicien, son meilleur ami ?

Tiens, le voilà enfin qui s'assied,
Comme d'habitude, il croise ses pieds.
Ca l'aide à se concentrer,
Pour mieux composer.

Avec son habituel crayon,
Il compose de si jolies chansons,
Dont la petite note fait partie,
C'est ça toute sa vie.

Ce soir, il a l'air triste à en mourir,
Elle voudrait bien le voir sourire !
Ca y est, il écrit, c'est parti,
A côté d'elle, son copain le Mi.

Il y en a des pages et des pages,
Oh la la, est-ce bien sage ?
Sur la portée, les noires, les blanches,
Les croches et les silences.

Il fait déjà nuit dans la chambre,
Le piano a pris une couleur d'ambre,
Il prend ses feuilles et les pose là.
Sur les touches, il fait courir ses doigts,

On entend doucement une mélodie,
La petite note s'y démultiplie,
Elle s'élève, c'est l'allégresse,
C'est si beau, quelle ivresse !

Une voix monte soudain en credo,
Comment fait-elle pour aller si haut ?
Une femme est là près de lui,
Elle est arrivée sans bruit.

C'est tellement romantique,
Elle a l'air si sympathique,
Son chant s'accorde à merveille,
C'est si doux à l'oreille...

Cette musique est un hymne à l'amour,
A la femme qu'il aime pour toujours,
La petite note est le La de l'Harmonie,
Qui grâce à elle, est devenue Symphonie.

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PITOU, LE LAPIN MAGIQUE
Dédié à mon fils Laurent
Quand Pitou, le petit lapin est né
Son papa et sa maman furent bien étonnés
Car il avait une drôle de couleur,
Il était rose et joli comme un cœur !

D'où vient donc cet étrangeté ?
Se dirent ses parents avec fierté.
Dans la forêt, tous ses habitants,
Vinrent voir ce petit être naissant.

On était au début du mois d'Avril,
Et les fleurs montraient leur pistil.
Il regardait curieusement tout le monde,
Avec ses yeux bleus et sa bouche toute ronde.

Quand il parla la première fois,
Ce fut un événement dans les bois,
Des abeilles jusqu'aux écureuils,
En passant par l'escargot et le chevreuil.

Sa maman l'aimait très fort,
Elle protégeait son petit corps,
Les nuits où il faisait froid,
Il restait blotti dans ses bras.

Une nuit, il se passa un fait curieux,
Dans le ciel, on vit passer une ombre bleue,
On entendit tinter un son magique,
Comme un bruit de cloche magnifique.

Le lendemain matin, près du terrier,
Il y avait des œufs en chocolat par milliers.
Le petit lapin curieux et fouineur,
Se roulait dedans avec bonheur.

Heureusement ils étaient en chocolat,
Sinon quelle omelette, je vous dis pas !
Sa maman voyant son rejeton dans cet état,
Se dit qu'elle devait remédier à tout ça.

Elle appela tous ses amis les oiseaux,
Qui lui tissèrent un panier en roseau.
Ils ne mirent que quelques heures,
Et le petit lapin rose sauta de bonheur.

Il partit avec au bras son panier vert,
Ramasser tous les œufs par terre.
Et je pense que vous aurez compris,
Pourquoi il était rose et pas gris ?

Si chaque année naît un petit lapin rose,
Il faut bien qu'il serve à quelque chose !
Pitou avait sa destinée toute tracée,
C'était le lapin de Pâques de cette année.

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LE PAYS ENCHANTE
Dédié à mon ami Nippon Blond
Dans un pays enchanté
Une terre de liberté
Vivait un prince charmant
Monté sur un cheval blanc
Blond comme les blés
Qu'on peut voir en été

Sa vie était facile
Il avait un beau profil
De l'argent il en avait
Plus qu'il n'en profiterait
Pourtant il était malheureux
Jamais il n'était joyeux

Que pouvait-il lui manquer
Qu'il ne pouvait pas acheter ?
Autour de lui, il regardait
Mais rien de rien ne trouvait
Alors il décida de partir
A l'aventure sans rien dire

Il traversa cent contrées
Sans jamais s'arrêter
Ne regardant ni les paysages
Ni les gens, ni les villages
Puis il commença à fatiguer
Il était vraiment désespéré

Il s'arrêta pour respirer
Dans une belle vallée
Près d'un joli ruisseau
Où paissaient des chevaux
Qu'une adorable fermière
Tenait par la crinière

Se disant voyageur fatigué
Il lui demanda l'hospitalité
Elle accepta sans mot dire
Son air triste la fit sourire
Une nuit de repos serait bien
Et pour son cheval, du foin

Le lendemain, finalement
Il se dit qu'il avait le temps
Elle était gaie et le faisait rire
Il n'avait plus envie de partir
Et une nuit se transforma
En plus d'un long mois

Elle lui avait donné
Ce qu'il avait tant cherché
Elle lui avait donné son amour
Sans rien attendre en retour
Enfin il avait trouvé le bonheur
Alors il lui donna son cœur

Il ne se posa plus de questions
Lui déclara son amour avec passion
La tristesse du prince charmant
Se transforma en merveilleux moments
Et de la belle vallée
Il fit un pays enchanté

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LE CHANT DE LA SIRENE
Dédié à mon ami Le Fou
Sirella était pourtant si belle
Mais tout le monde se moquait d'elle
Ses sœurs riaient quand elle chantait
Car elle avait une voix de fausset

Chez les humains, ce n'est pas grave
De vocaliser en mélangeant les octaves
Mais chez les sirènes, c'est inné
Dès leur naissance elles savent chanter

Vous connaissez la légende bien sûr
Que le chant des sirènes est très pur
Que tous les hommes gentils ou méchants
Se laissent prendre à ce son envoûtant

Sirella avait pourtant bien essayé
De prendre des cours pour s'améliorer
Mais la vieille sirène qui donnait des leçons
Avait même fini par la laisser à l'abandon

Dès qu'elle ouvrait la bouche pour émettre un son
La mer se mettait à faire des gros bouillons
Elle provoquait d'énormes tourbillons
Quand elle chantait des chansons

A cause de ça, des tempêtes faisaient rage
Et des bateaux faisaient naufrage
Eric fut ce jour-là le seul survivant
Il flottait sur l'eau au gré du vent

Au beau milieu de l'océan
Il était seul accroché au cabestan
Les vagues le ballottaient
Il avait froid, il grelottait

Loin de tout et de la terre
Il avait peu d'espoir qu'on le récupère
Alors dans un ultime effort
Il se mit à chanter très fort

Il pensait se donner du courage
Tout en continuant sa nage
Sa voix était belle et sonnait bien
Et Sirella l'entendit de très loin

Elle était curieuse et décida d'aller voir
Qui était cet homme dans le noir
Arrivé près de lui, elle l'écouta
Sa chanson était triste et la toucha

Alors pour défier ses méchantes sœurs
Elle décida de le sauver sur l'heure
Eric fut surpris de voir surgir près de lui
Cette fille aux cheveux couleur de buis

Elle l'emmena sur une île toute près
Et le laissa sur la plage aux galets
Il ne savait comment la remercier
Alors elle lui raconta son triste secret

Et pendant quelques mois, elle revint
Lui donner de quoi manger à sa faim
En échange, il lui apprit avec patience
Comment chanter tout en nuance

Sa voix n'était pas si fausse que ça
Au fil des semaines elle s'améliora
Et un jour elle n'eut plus besoin de lui
Alors elle vint lui dire adieu et s'enfuit

Un navire vint à son secours
Seulement au bout de quelques jours
Mais il avait encore de la peine
Il n'oublia jamais la petite sirène

Il espérait qu'elle était heureuse
La vie est une chose bien curieuse
Si on lui avait dit qu'un jour
A une sirène il donnerait des cours

Bien des années plus tard
Il racontait dans les bars son histoire.
Des marins accoudés au comptoir,
Il n'y avait que les vieux pour le croire

Il revint souvent plonger au même endroit
Mais Eric ne revit jamais Sirella
Il entendait seulement un chant magique
Une voix venue de l'océan, magnifique !

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LE DRAGON DES MERS
Dédié à mon ami Greg
Le Dragon des mers
Etait un solitaire
Un vieux dur à cuire
Son destin était de détruire

Les marins le redoutaient
Car leurs bateaux, ils coulaient
Il disparaissait très vite ensuite
Avant qu'ils n'engagent la poursuite

Les hommes étaient en colère
Ils ne pouvaient pas rester à terre
Pour gagner leur vie de tous les jours
Ils devaient partir pêcher à leur tour

Ce dragon leur enlevait leur gagne-pain
Quand est-ce que ça prendrait fin ?
Alors un jour ils se réunirent
Pour trouver comment en finir

Ils décidèrent de lui tendre un piège
Il en serait fini de son privilège
Ils étaient tous d'accord
Sauf le mousse du bord

Il voulut émettre une idée
Mais les autres lui rirent au nez
Et le dragon ne se doutait de rien
Il continuait à suivre son chemin

Le grand jour était arrivé
Tout le monde avait embarqué
Le petit mousse se cacha dans un coin
Car les autres l'avaient tenu au loin

Au bout de quelques heures de navigation
Enfin apparut le grand dragon
Ils étaient tous effrayés mais décidés
A ne pas reculer et à le tuer

Ils sautèrent tous par dessus bord
L'animal ne savait pas qu'il allait à sa mort
Le navire était rempli d'explosif puissant
Qui le détruirait définitivement

Le jeune homme qu'on avait oublié, au fond
Sortit de sa cachette et vint sur le pont
Il prit son courage à deux mains
Et saisit un grand grappin

Le dragon était là la gueule ouverte
Il ne savait pas qu'il courait à sa perte
Le mousse fut plus rapide que lui
Lança son grappin, tira et puis s'enfuit

On entendit un hurlement
Qui glaça les os jusqu'au sang
Puis monta un son étrange
Comme un chant venu des anges

C'était le vieux dragon qu'on entendait
Il remerciait le mousse à tout jamais
Car lui seul avait remarqué
Ce qui faisait sa méchanceté

Le dragon tout simplement
Souffrait du mal de dents
Et c'est pourquoi fou de douleur
Il croquait tous les pêcheurs

Avec son grappin, le mousse lui arracha
La mauvaise dent et le soulagea
Il disparut de la surface de la terre
Et plus jamais on ne revit le dragon des mers

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KRUX ET FRUX
Dédié à mon ami Krys
Krux s'ennuyait devant son ordinateur
Alors il se mit à dessiner sur l'heure
Quelques traits tirés au hasard
Un pingouin ou bien un lézard ?

C'est décidé ça sera un pingouin.
Il le coloria avec grand soin
Un peu de blanc ici, de noir par là
Ah oui, il était très beau comme ça

Il fallait lui trouver un nom
Frux ! Ca sonnait comme un clairon
Il le mit en fond d'écran
Sur son bureau tout en grand

Comme il tombait de sommeil
Il laissa son pc en veille
Se coucha dans son lit
Et aussitôt s'endormit

Il faisait nuit depuis longtemps
Krux dormait comme un enfant
Quand l'écran soudain s'éclaira
Et une ombre malicieuse s'anima

Frux fit un pas et sauta hors du bureau
Il se retrouva libre comme un oiseau
Quel monde étrange en trois dimensions !
Ca lui faisait une drôle d'impression.

Il explora son nouvel univers
Et découvrit une sacoche à terre
Commença à regarder dedans
Il y avait des paquets, petits et grands

Krux était le facteur du village
Portait le courrier sans faire de tapage
Il se levait de bonne heure
Tous les jours aux premières lueurs

Le réveil venait de sonner
Et c'était l'heure du café
"J'ai fait un rêve étrange cette nuit
J'ai rêvé que mon pingouin prenait vie"

Il prit sa besace sur son dos
Et monta sur son vélo
Sa stupeur fut des plus grandes
Quand ses paquets il voulut prendre

"Mais je n'ai pas la berlue
Frux est bien là sous ma vue !
Mieux qu'un dessin animé
Maintenant il est en 3D"

Dépassé ses premières frayeurs
Car il savait que c'était son créateur
Le pingouin se mit à parler
Il avait plein de choses à raconter

Krux et Frux devinrent inséparables
Racontèrent des histoires incroyables
Ensemble ils portèrent le courrier
Et devinrent célèbres dans le monde entier

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MLLE FROGGY
Dédié à mon amie Evelyne
Mlle Froggy regarde la pluie tomber
Elle s'est réfugiée sous un pommier
Mais que fait-elle là à se cacher
Alors qu'elle devrait gambader dans le pré

Notre amie la Grenouille est différente
Non non, elle n'est pas géante
C'est juste qu'elle n'aime pas l'eau
Curieux pour une grenouille, normal pour un crapaud

Depuis toute petite, elle est comme ça
Sa mère n'y comprenait rien, ni son papa
Ils avaient beau lui dire que c'était sa nature
Elle s'en moquait, n'en avait cure

Comment surmonter sa frayeur ?
Au moins devant ses sœurs !
Tout le monde était heureux quand il pleuvait
Mais elle, courait à l'abri et elle pleurait

Pendant que sa famille coassait dans le vieil étang
Elle se morfondait et se rongeait les sangs
Que pourrais-je faire pour être comme eux ?
Je devrais partir ailleurs, ils seraient plus heureux

Elle se dit " mais oui la vie est belle "
Prit son baluchon et partit droit devant elle
L'aventure est au bout du chemin
Même si celui-ci est incertain

Elle sautait depuis un bon moment
Le soleil était haut et il y avait du vent
Elle commençait à avoir faim
Quelques mouches seraient un festin

Elle avisa une rivière qui coulait près de là
Accéléra et en trois pas, y fut déjà
Au bord de l'eau, les insectes pullulent
Miam, il y a de belles libellules

Mais elle n'avait pas vu dans les roseaux
Un garçon qui pêchait les pieds dans l'eau
Soudain elle se retrouva prisonnière
D'une épuisette, plaquée à terre

Dans son aventure, elle avait oublié
Que les hommes aiment bien pêcher
Les grenouilles pour les manger
Surtout les cuisses, après les avoir coupées

Elle se retrouva dans un panier
Recouverte d'herbes et de graminées
Impossible de s'échapper
Tout était bien fermé

Après toutes ses émotions
On la sortit avec précaution
Le garçon était dresseur d'animaux
Et lui apprit comment dire la météo

Elle se retrouva sous la chaleur
Du feu des projecteurs
Car en fait, elle devint la reine
De la prédiction météo sur une chaîne

Elle était la seule grenouille
Qui n'aimait pas quand il mouille
Elle avait trouvé sa destinée
En passant à la télé

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BEBE ESCARGOT
Dédié à mon amie Arlette
C'est le printemps dans le jardin
Les fleurs dispensent leur doux parfum
Sortent les petits escargots
Avec leur maison sur le dos

Les oiseaux gazouillent
On entend les grenouilles
Le soleil brille de mille feux
Le jardin est merveilleux

Bébé escargot montre ses petites cornes
Il sort doucement de sa plante et s'étonne
Il glisse le long de la tige peu à peu
Regarde partout de ses grands yeux

Un papillon volette près de lui
Lui dit bonjour et puis s'enfuit
Monsieur le Ver de terre
Sur le sol, prend l'air

Enfin, il est arrivé en bas
Un escargot ça marche au pas
De son perchoir il avait vu
Une salade, une laitue

Il en bave déjà, c'est tellement bon
Qu'il en aurait presque des frissons
Ca va pas vite, comment y arriver ?
Ca lui prendra bien toute la journée

De là-haut, ça paraissait si près
Qu'il croyait l'atteindre d'un trait
Le froid le surprend légèrement
Déjà la nuit, le soleil couchant

Il éternue, il a le nez qui pleure
Il est perdu et soudain il a peur
Le sol tremble, des bruits de pas
Il ne faudrait pas qu'on le voit

Trop tard, il est perdu !
Une ombre plane tout au-dessus
Tout à côté de lui, de grands pieds
" Au secours, on va me tuer !"

C'est bien connu chez les escargots
Les humains les écrasent tel un mégot
Ou les mettent dans un grand panier
Pour les faire jeûner et les manger

Sentant sa dernière heure venue
Il rentre ses antennes cornues...
Mais il entend une voix douce et gentille
Alors il se risque à sortir de sa coquille

C'est une dame au doux regard
Qui lui parle dans le noir
" Que fais tu là mon petit ?
Il fait froid et il fait nuit "

Elle le transporte et le dépose
En deux pas, sur quelque chose
" Là tu seras bien, jusqu'à demain,
Faut pas te perdre dans le jardin "

Il n'ose pas en croire ses yeux
Quelle est cette odeur, c'est merveilleux
Sur la laitue, elle l'a déposé
Enfin, il va pouvoir manger !

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PETIT NOUNOURS
Dédié à ma fille Sandy
Petit nounours est triste et pleure
Sur le lit, il rumine sa douleur
Il regarde la chambre abandonnée
Les cartons par terre, les fleurs fanées

Où est son amie de toujours
Celle qui lui donnait tant d'amour ?
Il était là pour consoler ses peurs
La nuit, ses cauchemars et ses frayeurs

Elle le prenait dans ses petits bras
Et le serrait très fort sous les draps
Quand elle avait un très gros chagrin
Lui disait tout, ça lui faisait du bien

C'est vrai qu'elle avait grandi
Et n'avait plus guère besoin de lui
Mais parfois encore elle lui parlait
Lui racontait de nouveaux secrets

Elle était tombée amoureuse
D'un garçon, elle était heureuse
Souvent elle ne rentrait plus le soir
Et lui était tout seul dans le noir

Oh il y avait bien les autres peluches
Mais ils étaient tous vraiment nunuches
Et ne comprenaient pas son langage
Car lui était un nounours très sage

Tiens la porte s'ouvre soudain
Qui c'est ce garçon très brun ?
Son amie est derrière lui
Et le désigne sur le lit

Puis on le prend et on l'emballe
Dans un carton, on le trimballe
Il a peur, ça y est on va le jeter
A la poubelle ou bien le brûler

On le transporte on ne sait où
Il fait tout noir comme dans un trou
Puis plus un bruit, que le silence
Il en perdrait presque connaissance

Soudain une grande lumière
Ca y est le carton est ouvert
On le dépose sur un lit
Mais oui c'est son amie

Il regarde son nouvel univers
Il est sur un lit tout vert
Il est bien plus grand que l'ancien
Il est pour deux, ça c'est certain

Tiens le grand garçon pose quelque chose
A coté de lui, un machin tout rose
C'est une Mad'moiselle Ours toute mignonne
Qui a l'air d'être un peu friponne

Tu crois qu'ils vont s'entendre ?
Demande une voix très tendre
Mais Petit Nounours l'écoute à peine
Il est heureux dans son nouveau domaine

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Un soir, un ange est tombé du ciel
Son nom, je crois c’était Norekiel
Etait-il ange déchu ou ange déçu ?
Par le paradis, le paradis perdu

Il était venu vivre parmi les hommes
Devenus pêcheurs à cause d’une pomme
Etait-ce vrai, ou était-ce un mythe ?
Il voulait savoir, apprendre leurs rites

Les hommes ont de bien étranges coutumes,
Ils boivent, sont coléreux et ils fument
Ils aiment l’amour mais aussi faire la guerre
Mais pensent-ils donc à cette pauvre Terre ?

Il resta avec eux, de nombreuses années
Il avait le temps, il n’était pas pressé
C’est vrai que les anges sont éternels
Même si, ici-bas, il n’avait pas la vie belle

Il tomba amoureux mais la fille le quitta
Pour un autre que lui, un mec aux gros bras
Finalement, homme ou femme, tous identiques
Ils ne pensent qu’à eux, ne suivent aucune étique

A quoi ça sert de rester avec les humains
On ne peut pas changer leur triste destin
Alors un jour il repartit vers les cieux
Finalement il n’était pas si mal, avec Dieu !

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